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Ça alors, le chômage ne diminue pas !

Quelle surprise ! Malgré tous les efforts du gouvernement et cette fabuleuse loi EL KHOMRI qui, même dans sa version initiale était très insuffisante, le chômage augmente.

Malgré aussi tous les efforts de beaucoup de médias et de politiques pour camoufler les vrais chiffres (l’Outre-Mer est oubliée ainsi que les catégories non A ainsi que les radiations causées par le découragement), le chômage continue  de battre tous les records.

Malgré les économistes de gauche et parfois de droite qui affirment que c’est une fatalité et que le chômage persistera tant que les entreprises n’auront pas plus de croissance et que les bons de commande ne seront pas plus nombreux. Oubliant sans doute que pour que les bons de commande soient plus nombreux, il faut plus de salariés (commerciaux, ingénieurs de recherche-développement, etc) et que pour avoir plus de salariés, il faut supprimer les freins au licenciement et alléger les lourdeurs du Code du travail…

Osons le dire : la vraie protection du salarié, c’est de pouvoir être licencié facilement.

Car dans un marché du travail ouvert, plus fluide, les entreprises pourront plus facilement oser prendre le risque d’embaucher une personne trop jeune ou trop vieille, sans expérience ou sans formation adaptée. Et un salarié en poste pourra plus facilement quitter son emploi pour un emploi mieux payé, plus proche, plus intéressant, laissant ainsi la place à un chômeur…

Et pendant ce temps, le nombre de salariés de la fonction publique continue d’augmenter !

Au 31 décembre 2014, on recensait en France 5,6 millions de salariés travaillant dans l’une des trois fonctions publiques, dont 2,47 millions dans la fonction publique d’Etat, 1,98 million dans la fonction publique territoriale et 1,18 million dans la fonction publique hospitalière.

M. Hollande l’avait promis : « le nombre total de fonctionnaires n’augmentera pas ». Et pourtant, depuis le début de son quinquennat, l’augmentation est de 1,2 % en équivalents temps plein !

Le choc de la complexité pour les employeurs

Réforme du temps partiel, instauration d’un régime frais de santé obligatoire, création de la base de donnée unique du CE, mise en conformité des régimes de prévoyance, réforme de la formation professionnelle, réforme des retraites, nouvelles modalités de consultation du CE, réforme de la représentativité des syndicats patronaux …

Le choc est bien là, mais quand l’inflation législative atteint un tel niveau, sous perfusion de normes européennes, et en y intégrant des dispositions transitoires si complexes à appréhender, c’est la simplification qui se fait attendre et la compétitivité qui recule !

Où est le pragmatisme et l’efficacité qui doivent guider la conception de toute norme juridique ?

Les lois sociales sont, hélas, de plus en plus déconnectées des relations sociales et de la vie des entreprises. Détournées de leur finalité et devenant de véritables instruments politiques, il ne faut pas s’étonner qu’elles soient si compliquées et si technocratiques.

Au final, c’est l’entreprise, le justiciable, l’emploi et la démocratie qui paient l’addition.

Une seule lueur d’espoir dans cette océan de complexification : la rupture conventionnelle. Elle vogue avec sérénité vers plus de sécurité juridique, sous la bienveillance de la Cour de cassation que l’on n’attendait pas dans ce rôle.

COMMENT COMPLIQUER ENCORE PLUS LE STAGE…

Au cours de sa séance du soir du mercredi 14 mai, le Sénat a adopté en première lecture avec modifications la proposition de loi de l’Assemblée nationale tendant au développement, à l’encadrement des stages et à l’amélioration du statut des stagiaires.

Proposée par Bruno LE ROUX, Chaynesse KHIROUNI et les membres du groupe socialiste, républicain et citoyen et apparentés de l’Assemblée nationale, cette proposition de loi vise, d’une part, à réaffirmer que  » le stage doit être un outil à part entière au service du cursus de formation » et, d’autre part, à « mieux protéger les droits des stagiaires ».

On relèvera avec consternation que ni M. LE ROUX ni Mme KHINOUNI n’ont jamais mis les pieds dans une entreprise et ne sont donc conscients des ravages que ces nouvelles rigidités vont introduire dans le processus des stages…